Richard Cowper

Richard Cowper

Mais qui est donc Richard Cowper ? Voilà une question à laquelle nous répondons de suite : Richard Cowper est un pseudonyme. Celui de John Middleton Murry Jr, né en 1926 et décédé en 2002. Il est le fils d’un célèbre critique anglais qui n’a jamais été tendre avec les travaux d’écriture de son fils. Cowper rédigera d’ailleurs deux autobiographies, « One hand clapping » et « Shadows on the grass » où il raconte, notamment, ses tumultueuses relations avec son célèbre père.

John Middleton Murry Jr devient d’abord enseignant. Toutefois, il a toujours été extrêmement créatif et écrivit très vite, des romans de littérature générale, qui ne rencontrèrent pas le succès escompté. C’est lorsqu’il prend le pseudonyme de Richard Cowper qu’il se tourne vers la Science-Fiction, alors en plein renouveau formel en Angleterre, dans les pas de James Ballard ou Brian Aldiss. Alors que la Science-Fiction est plus habituée à développer des idées et des concepts que de la sensibilité littéraire, Cowper, peut-être en raison de son éducation classique, emprunte cette dernière voie. Son premier roman, Breaktrhough , traite de cette idée que le pouvoir de l’esprit peut ressentir les mondes parallèles, avec une approche romantique. Excellent dans la forme courte (Les Gardiens), Cowper suit les convictions de Wells, pensant qu’une transformation radicale de la société anglaise est inévitable, voire indispensable, et ses livres, pour une grande majorité, mettront en avant cette pensée. Dans Le crépuscule de Briareus (1974), que nous éditons, L’Angleterre est complètement perturbée par un événement sur lequel l’humain n’a aucune prise : l’explosion d’une étoile. La perturbation du climat entraîne alors ce changement radical de la pensée humaine, qui doit se réadapter. Pour cela, Cowper s’inspire d’idées du poète Keats !

Ainsi, « le monde d’après » une catastrophe est souvent le laboratoire de Cowper. Et de ses éprouvettes sortent un certain nombre de très beaux romans : Kuldesak et Clone (1972), Phoenix (1967) ou son cycle majeur : « L’oiseau blanc de la fraternité ». Cette trilogie publiée entre 1976 et 1982, dans la tradition d’After London (Richard Jefferies), et que nous éditerons, reste son oeuvre la plus célèbre, d’une vibrante humanité, car livrée au lecteur par un conteur hors pair et sincère. Sur une Terre en ruines, environ 1000 ans après que le niveau de la mer a provoqué l’inondation des terres, Richard Cowper met en scène une théocratie oppressive menacée par les visions d’un jeune garçon, Corlay, qui sera à la base de l’établissement d’une nouvelle église…

Mais laissons le dernier mot à Richard Cowper lui-même : « Je n’avais jamais eu conscience d’être particulièrement fasciné par les rêves. Je suppose que la raison réside quelque part dans ma conviction que nous sommes tous prisonniers de notre propre ego et que nos rêves nous offrent une occasion temporaire, sans doute illusoire, de nous évader. Certes, je crois que les rêves sont bien plus mystérieux que Freud ne le permettrait jamais, et les aspects de « l’état de rêve » qui me fascinent sont précisément ceux qui ne permettent pas une explication psychologique mécaniste. Ils pointent un doigt ténébreux vers ces zones nuageuses de l’esprit humain qui ont été le terrain de chasse heureux des poètes, des artistes et des voyants depuis que l’Homme a regardé les étoiles pour la première fois et s’est posé des questions. »